INDICE DE PERCEPTION DE LA CORRUPTION 2024
Antananarivo, 11 février 2025 – Transparency International – Initiative Madagascar, à l’instar des 110 sections de Transparency International dans le monde publie ce jour le score de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024. Le thème de cette année concerne la crise climatique et la corruption.
Qu’est-ce que l’IPC ?
L’IPC est une notation et un classement des pays/territoires en fonction du degré de corruption du secteur public dans chaque pays, tel qu’il est perçu par les experts et les dirigeants d’entreprise. Indice composite, c’est une combinaison d’au moins trois à 13 enquêtes et évaluations de la corruption, collectées par diverses institutions et universités réputées. C’est à jour l’indicateur de corruption le plus corruption le plus utilisé dans le monde. 180 pays ont été évalués en 2023 par ces 13 sources de données.
Dans les grandes lignées, les deux tiers de ces pays ont une note de moins de 50 : ce qui signifie que la lutte contre la corruption y a modérément voire faiblement avancé. L’Afrique Sub-saharienne où se trouve le groupe de Madagascar est la région la moins bien notée dans l’IPC avec une moyenne régionale de 33 sur 100, quand la moyenne mondiale est de 43 sur 100.
En tête de classement pour la septième année consécutive, le Danemark affiche 90/100 à l’IPC, suivi de près par la Finlande (88/100) et Singapour (84/100). Pour la première fois depuis 2012, la Nouvelle Zélande sort du TOP 3 du classement, mais garde tout de même une note honorable de 83/100. De bonnes notes qui s’expliquent généralement par l’existence de mécanisme fort qui réduisent sévèrement les opportunités de corruption, des institutions solides, une forte redevabilité des élus, un accès aux informations publiques, une ouverture de l’espace civique, l’adhésion aux textes nationaux et internationaux liés à la lutte contre la corruption.
En fin de classement, on retrouve le Soudan (8/100), la Somalie (9/100) et le Venezuela (10/100). Une note qui s’explique par un contexte quasiment collectif : impunité des fonctionnaires corrompus, restriction de l’espace civique, accès limité à la justice, faible voire aucune protection des lanceurs d’alerte, financement politique opaque.
Le score de Madagascar dans l’IPC 2024 est de 26/100 et il est placé à la 140eme place sur les 180 pays. La Grande ile se trouve aujourd’hui au même rang que l’Irak, le Cameroun, Mexico, Nigéria, l’Ouganda. Elle a été dépassée par le Libéria dans le classement et a pu devancer le Paraguay, la Russie et le Kyrgistan. C’est une avancée modeste, voire faible qui s’explique par :
• Des moyens financiers et matériels insuffisants pour lutter efficacement contre la corruption.
• Immunités, impunité et instrumentalisation de la Justice
• Un Etat captif, otage d’intérêts privés
• Des engagements internationaux en faveur de la LCC restés en suspends
• Un espace civique de plus en plus restreint
Nos recommandations
• Accroitre le budget destiné à la LCC, renforcer les organes de contrôle et le SAC
• Intensifier les efforts d’assainissement des marchés publics
• Lutter contre l’impunité en révisant les statuts à immunité
• Assurer l’accès des citoyens à l’information à caractère public
• Protéger les lanceurs d’alerte & promouvoir un espace civique libre
• Accélérer la digitalisation de l’administration
• Respecter les engagements internationaux en matière de LCC
• Appliquer des sanctions sévères concernant l’opacité de financements des campagnes électorales